,,William Lyttle, "l'homme-taupe", est né en [[Irlande]] en 1931.
[[avancer->1962]]En 1962, il emménage à Londres, au 121 Mortimer Road, dans le quartier de Hackney. La maison victorienne dont il a hérité a trois étages, vingt pièces et un grand bout de jardin.
William Lyttle commence ses travaux.
[[avancer->1980]]Dans les années 1980, William Lyttle loue au mois une partie des chambres de la maison à des étudiants. C'est un propriétaire fantasque, qui accumule les rebuts sur son terrain et cuisine des ragoûts nauséabonds. Il a construit dans le jardin un igloo de béton à demi enfoui, qui abrite une excavatrice. Les locataires l'ont surnommé « Catweazle », du nom d'un personnage célèbre de la télévision de l'époque.
[[avancer->1980-2]]Des rumeurs courent dans le quartier sur les travaux menés par William Lyttle. Bruits en sous-sol. Coupures d'eau ou d'électricité. [[Affaissements]]. Les locataires se font plus rares et les voisins s'associent pour dénoncer une situation dangereuse.
[[avancer->2001]]En 2001, un trottoir s'effondre non-loin du 121 Mortimer Road. Dans le trou, un témoin déclare avoir aperçu des embranchements de tunnels s'étirant dans toutes les directions. La commune entame des recherches par ultrasons. Elle met au jour un vaste réseau, à 8 mètres de profondeur, qui s'étire [[tout autour]] de la maison.
[[avancer-> 2001-2]]Le toit de la maison s'effondre. Les chambres, petit à petit, sont remplies de la terre crayeuse que William Lyttle excave.
Il vit désormais [[seul->Jean-Marie Massou]].
[[avancer->2006]]En 2006, Lyttle est finalement expulsé du 121 Mortimer Road. Le journaliste Paul Lewis consacre à cet événement un bel article dans //The Guardian//. La légende de l'homme-taupe, jusque-là confinée au quartier de Hackney, prend une ampleur nationale.
[[avancer->2006-2]]Anton Spur, reporter pour la BBC4, filme un entretien d'une heure avec Lyttle. Le document n'est jamais diffusé et les enregistrements semblent avoir été perdus.
[[avancer->2006-3]]William Lyttle est relogé dans un hôtel du quartier. L'accès à sa maison de Mortimer Road lui est interdit. Une partie des souterrains est comblée par injection de béton mousse.
[[avancer->2006-Sinclair]]Dans le cadre de son enquête autour du quartier de Hackney, [[Iain Sinclair]] écrit sans succès à Lyttle pour obtenir une entrevue.
Ayant entendu dire que "l'homme-taupe" retournait parfois clandestinement sur le chantier, il finit, au terme d'une planque de dix nuits, par le surprendre en train de faire le mur.
Se faisant passer pour un collègue du journaliste [[Anton Spur->2006-2]], l'écrivain parvient à se faire inviter à visiter le réseau secret.
[[avancer->2006-Sinclair-2]]Il raconte sa balade dans //[[Hackney, that Rose-Red Empire]]// (Penguin Books, 2009), aux [[pages 414 et 415]].
[[avancer->2010]]En 2010, William Lyttle est relogé de force dans une tour d'habitation. Il décède quelques mois plus tard. Il a 79 ans.
[[avancer->2010-2]]
Le dernier logement de l'homme-taupe est retrouvé dans un état de grand chaos. De nombreux trous ont été percés dans les murs de l'appartement. Un tunnel relie le salon à la cuisine.
[[avancer->2014]]Le 121 Mortimer Road est mis aux enchères et acheté en 2014 par Tim Noble et Sue Webster, un couple d'artistes contemporains. Leur projet de rénovation inclut la conservation d'une partie des souterrains encore existants.
Une plaque bleue est apposée sur une façade de la maison, à la mémoire des travaux de Lyttle.
[[avancer->2018]]La page Wikipedia de William Lyttle, "l'homme-taupe de Hackney", n'existe à ce jour qu'en allemand et en gallois.
[[avancer->0]]Malgré son ampleur matérielle - on estime à plus de cent mètres cubes le volume de terre extrait en quarante années d'excavations solitaires - l’œuvre de William Lyttle n'a laissé pour toute trace qu'un vaste héritage de fables. L'homme-taupe ne laissait entrer personne dans son dédale. Son labyrinthe a été comblé aussitôt que découvert.
[[avancer->0-2-1]]L'Irlande, pays de moins de cinq millions d'habitants, est la patrie des écrivains C.S. Lewis, Bram Stoker, James Joyce, Oscar Wilde, Jonathan Swift... ainsi que de quatre lauréats du prix Nobel de littérature : William Butler Yeats (1923), George Bernard Shaw (1925), Samuel Beckett (1969) et Seamus Heaney (1995). C'est en Irlande que se déroule l'action de //[[La Maison au bord du monde]]// de William Hope Hodgson.
[[suivre cette galerie->rien à voir]]La solitude et les souterrains sont le lot de l'artiste brut Jean-Marie Massou, devenu curiosité //people// quelques années après William Lyttle.
"Jean-Marie Massou ne sait pas lire mais à sa façon il écrit, il laisse des traces. (...) Sa mission est d’alerter le reste du monde. Il faudra aussi écouter les extraterrestres et chercher le salut, par exemple dans les kilomètres de souterrains qu’il a creusés, seul, dans la forêt du Pays Bourian autour de chez lui, ou sur la planète Sodorome. (...) En 2010, le réalisateur [[Antoine Boutet]] lui a consacré un documentaire poétique, //Le Plein Pays//." - Stéphane Deschamp, les Inrocks, 30 octobre 2017
[[suivre cette galerie->science-fiction]]Gilles Thomas est le grand spécialiste des souterrains parisiens. Il a publié plusieurs livres de référence sur le sujet, et poursuit d'incessantes recherches, tant en bibliothèque que dans les galeries les plus lointaines. Ses connaissances sont [[encyclopédiques->science-fiction]].
[[suivre cette galerie->citation Gilles Thomas]]Si le sol sous nos pieds nous donne l'illusion d'être compact et résistant, il est très difficile, en réalité, d'y percer des galeries stables. Cela nécessite de bien connaître la composition du terrain, d'employer les bons outils, de suivre les roches, de consolider au fil de l'avancement... Il faut aussi gérer les écoulements d'eau et la circulation de l'air.
Dans la plupart des cas, ces mines bâties par des [[amateurs->biblio]] finissent par s'effondrer.
[[revenir sur ses pas->1980-2]]Iain Sinclair est un écrivain britannique se revendiquant de la psychogéographie, auteur de nombreux livres sur l'agglomération londonienne. Son œuvre se situe dans l'entre-deux du documentaire et du mythe.
Sinclair est réputé pour la densité et la poésie de son [[écriture->rien à voir]].
[[suivre cette galerie->sinclair quote]]Les traces laissées par Lyttle semblent tourner en rond.
"Les gens veulent savoir quel secret je cache. Moi je peux vous le dire : [[il n'y a pas de secret->physiquement]]." - William Lyttle
[[avancer->1]]Il ressemble un peu, physiquement, à Christopher Knight, "l'ermite du Maine".
[[suivre cette galerie->Christopher Knight]]
"L'Ermite du Maine" a eu son [[Iain Sinclair]], son [[Antoine Boutet]].
Le journaliste qui a pris en charge la geste merveilleuse de Christopher Knight se nomme Michael Finkler. Finkler a souvent visité Knight en prison. Il lui a consacré un long article dans //GQ//, republié dans //The Guardian//, ainsi qu'un film documentaire diffusé en 2017.
[[suivre cette galerie->citation]]Le réalisateur Antoine Boutet, auteur du documentaire //[[Le Plein pays->Jean-Marie Massou]]// travaille depuis des années sur le rapport entre les êtres humains et leur environnement bâti.
En 2015, il a sorti //Sud Eau Nord déplacer//, un long métrage sur les grands travaux actuellement en cours en Chine.
"Tandis que la matière se décompose et que les individus s’alarment, un paysage de [[science-fiction]], contre nature, se recompose."
[[suivre cette galerie->tchernobyl]]Au bout d'une dizaine de visites, [[Michael Finkel]] a fini par arracher à [[Christopher Knight]] l'enseignement le plus profond qu'il ait retiré de son extrême solitude :
"Dormez suffisamment."
[[revenir à la surface->1]](link: "Le plan est ici.")[(open-url: "http://leo-henry.com/Nexus-2007.jpg")]
[[vers la bibliothèque->la bibliothèque souterraine]] Creuser et écrire sont deux activités qui n'ont rien à voir l'une avec l'autre.
[[revenir à la surface->1]]Dans un post de 2012, "le sabalais", modérateur du site //geoforum.fr// recommande cet ouvrage à qui souhaiterait se lancer dans les travaux troglodytiques :
//Habitat creusé// de Patrick Bertholon et Olivier Huet, éditions Eyrolles.
Soyez prudents.
[[retour->1980-2]]"//Hackney, that Rose-Red Empire// is a documentary fiction ; where it needs to be true, it is. (…) This is a story of fallible memory, inaccurate or inventive transcriptions, hard-earned prejudices, false starts and accidental ephiphanies."
[[suivre cette galerie->Rose-Red Empire 2]]"fiction documentaire (...) vraie là où nécessaire (...) mémoire faillible (...) rapports inexacts ou inventés (...) préjugés increvables (...) faux départs et épiphanies accidentelles"
L'avertissement de l'auteur à la fin du livre laisse peu de doute quant à la nature hybride du document qu'il nous soumet. Même sans cet honnête aveu de malhonnêteté, le récit de sa rencontre avec "l'homme-taupe" a de quoi laisser [[dubitatif]]. La gradation va du réalisme documentaire (un entretien avec Mark Pawson, locataire du 121 Mortimer Street dans les années 80) jusqu'au pur délire fantastique (le moment où le terrier de Lyttle débouche sur le tunnel de métro de Dalston Lane), et est suffisamment peu subtile pour emplir le lecteur de doute.
La descente dans le réseau, par étape, semble aboutir fatalement à une perte des sens et de la raison du narrateur.
[[suivre cette galerie->trains]]
L'aventure souterraine de Sinclair en compagnie de Lyttle reprend un certain nombre de renseignements avérés ou déjà fournis, comme l'apparence de l'igloo de béton servant d'entrée au réseau ou bien une citation du reclus recueillie par la presse sur l'origine de son projet ("j'ai commencé par creuser une petite cave à vin et pris goût à la chose")...
Le seul autre mot de Lyttle rapporté par Sinclair semble sortir tout droit de sa propre bouche, et pouvoir décrire [[aussi bien->rien à voir]] les galeries de "l'homme-taupe" que les livres du [["prisonnier de Londres"]] :
"On peut me qualifier de chercheur. Ma curiosité est maladive. Quand j'entrevois une piste, je suis obligé de la suivre jusqu'au bout."
[[suivre cette galerie->la bibliothèque souterraine]] Le simple fait que Iain Sinclair, écrivain de 65 ans, ait passé dix nuits d'affilée à surveiller une palissade de chantier, est pour le moins douteux. Il est par ailleurs le seul à affirmer que William Lyttle, malgré l'interdiction, les barrières et l'astreinte à résidence, soit jamais revenu clandestinement sur les lieux.
[[suivre cette galerie->Pourquoi ?]]Pourquoi Lyttle aurait-il guidé Sinclair dans un réseau qu'il avait jusque là préservé de toute visite ? Parce qu'il s'était présenté comme écrivain et Gallois ? Parce qu'il avait choisi de supporter ses logorrhées racistes ?
Bien plus révélateur semble la description que fait Sinclair de la bibliothèque installée dans le terrier [[malgré l'humidité]].
[[suivre cette galerie->la bibliothèque souterraine]]Quelques titres cités par Sinclair dans sa description de la bibliothèque souterraine de Lyttle :
//Les Aventures d'Arthur Gordon Pym// [[attribué à]] Edgar Allan Poe et Jules Verne.
//Le Seigneur des araignées// de [[Michael Moorcock]]
//Au cœur de la terre// de Edgar Rice Burroughs - une aventure souterraine de Tarzan.
//Moby-Dick// en édition abrégée.
//[[La Maison au bord du monde]]// de William Hope Hodgson.
[[suivre cette galerie->trains]]Andrew Norton, le Prisonnier de Londres, est un personnage de la bande-dessinée d'Alan Moore et Kevin O'Neill //La League des Gentlemen Extraordinaires : Century//. Comme tous les protagonistes de cette série, il s'agit de la reprise d'une création fictive préexistante, alter ego artistique de Iain Sinclair apparu pour la première fois dans son roman //Slow Chocolate Autopsy// (1997).
Dans la //League//, Norton est prisonnier des limites spatiales de sa ville mais peut circuler librement à travers ses strates temporelles. Il est ainsi à la fois fois un double de Iain Sinclair et une métaphore de ses travaux de psychogéographie londonienne. Kevin O'Neill lui a donné [[l'apparence->physiquement]] de l'écrivain sur la plupart de ses photos officielles : calvitie, lunettes sans monture, air mi-sérieux, mi-malicieux.
[[suivre cette galerie->Iain Sinclair]] "Rares sont les écrivains qui peuvent égaler Hodgson lorsqu’il ébauche le dessein des forces sans nom et de monstrueuses entités toutes proches, au moyen d’allusions fortuites et de détails sans importance, ou bien lorsqu’il communique le sentiment du surnaturel et de l’anormal qui pèse sur un paysage ou une demeure. //La Maison au bord du Monde// est sans doute le chef-d’œuvre de Hodgson. C’est l’histoire d’une [[maison abandonnée-> 2001-2]] et maudite en [[Irlande]], qui est le point de concentration de hideuses forces souterraines et qui soutient le siège lancé par des monstres hybrides et blasphémateurs, issus d’abîmes insoupçonnables." - H.P. Lovecraft
[[revenir sur ses pas->la bibliothèque souterraine]] Dans les [[vides de carrière parisiens->Gilles Thomas]], sous le trottoir du 30 boulevard Saint-Jacques, les cataphiles tiennent une bibliothèque symbolique : une alcôve creusée dans le mur, qui contient quelques fascicules, livres de poches et cartes postales. Tous ces documents sont gondolés, tachés et moisis. Quelques bougies chauffe-plat épuisées rappellent elles-aussi que la lecture n'est pas l'activité la plus appropriée aux souterrains.
[[suivre cette galerie->citation]]La gare souterraine de Dalston Lane est restée en travaux de 2005 à 2010. Il n'est ainsi pas difficile de percevoir quelle interconnexion mentale a permis de relier, dans la psyché de [[Iain Sinclair]], les ouvrages chtoniens de Lyttle à ceux du London Overground (puis, de là, dans une ultime hallucination, les voies du Pacific Railroad).
[[suivre cette galerie->meurtre]]Comme si la fiction de Poe, complétée par la fiction de Verne, n'avait jamais eu pour objectif que d'aboutir à cette œuvre hybride.
Comme si les tunnels de Mortimer Road, n'avaient jamais eu pour vocation que de devenir le support de récits contradictoires.
[[suivre cette galerie->rien à voir]] La plupart des reportages parlent de tunnels atteignant vingt mètres de long, irradiants dans les différentes directions depuis le puits d'entrée.
Même si cela représente un travail colossal pour une personne seule, telle longueur de boyaux ne correspond en aucun cas à un réseau capable d'atteindre la nappe phréatique et encore moins de rejoindre les [[voies souterraines du métro->trains]].
[[rebrousser chemin->2001]]“One thing I had learnt, the last person you should ask for a solution is the author. If he knew where he was going, he’d stop dead in his tracks.”
[[suivre cette galerie->sinclair quote 2]] "Une chose que j'ai apprise : l'auteur est la dernière personne à interroger. S'il savait où il allait, il s'arrêterait net en pleine voie."
[[suivre cette galerie->2006-Sinclair]] La page Wikipedia française consacrée à la station de métro Dalston Lane rapporte cette anecdote sans aucun contexte : "En 1899, Louise Masset assassine son jeune fils Manfred dans les toilettes de la station. Elle est exécutée le 9 janvier 1900."
[[suivre cette galerie->meurtre 2]]En novembre 2000, [[Iain Sinclair]] a consacré un long article à Michael Moorcock et sa passion pour la ville de Londres.
Parmi les livres qu'il a consacré à la ville, le plus célèbre est //Mother London//, roman culte mêlant autobiographie, merveilleux, fiction réaliste et [[cut up->0-2-1]], à la fois déclaration d'amour et clé de voûte du //multivers// moorcockien.
[[revenir à la bibliothèque->la bibliothèque souterraine]]
Aucune carte n'existe. Les articles de journaux eux-mêmes mélangent faits, fantasmes, délires et fiction.
[[avancer->0-2]] Pendant 27 années, Christopher Knight a survécu seul dans la forêt, non loin du lac de Moosehead. Il se ravitaillait en cambriolant les chalets de vacances désertés. Knight est resté trois décennies sans parler à quiconque. Son plus proche compagnon était un champignon.
[[suivre cette galerie->Michael Finkel]]L'affaire Louise Masset a passionné l'Angleterre victorienne, et on trouve encore de nombreuses traces de cette histoire sur Internet.
L'infanticide d'Hackney est aussi révélateur des mœurs de la société fin-de-siècle que les meurtres de Jack l'Eventreur à [[White Chappel->Iain Sinclair]], tout en étant presque leur inverse.
[[revenir à la surface->1]]La plus grosse somme consacrée aux fictions souterraine est due aux chercheurs en science-fiction français Guy Costes et Joseph Altairac.
//Les Terres creuses : bibliographie commentée des mondes souterrains imaginaires//, Amiens / Paris, Encrage / Les Belles Lettres, coll. "Interface" (no 4), 2006, 799 p.
"Plus de 2 200 notices bibliographiques commentées et illustrées, de Dante à Batman en passant par Descartes."
Le livre est épuisé et difficilement trouvable depuis des années.
[[suivre cette galerie->la bibliothèque souterraine]] C'est après avoir appris à la radio la catastrophe de Tchernobyl, alors qu'il se rendait à son travail en voiture, que Christopher Knight, "l'ermite du Maine", a pris la décision non articulée de quitter pour toujours la société des hommes.
[[suivre cette galerie->Christopher Knight]] "(...) même quand je ne suis pas physiquement [[sous Paris->catas]] (ou dans d'autres cavités souterraines artificielles), j'y vis par procuration. À chaque instant de ma vie de surface, ma "sur-vie ", une vie superficielle, tout m'y ramène plus ou moins volontairement. Ma vie souterraine est autrement plus profonde, enrichissante ; pouvoir faire corps avec la carrière pour se fondre dans l'histoire est une satisfaction infiniment plus intense." - Gilles Thomas, autobiographie pour le site internet //Les Annales des Mines//
[[suivre cette galerie->2010]]